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Encyclopédie du Rock

Dogs

« Bonjour, on s’appelle Les Dogs et on vient de Rouen ». Voilà comment, Rickenbacker à la main et Ray Ban sur l’horizon, le dandy Dominique Laboubée attaquait chaque concert. Un rituel aussi efficace qu’étonnant au pays de l’Oncle Sam… Mais, quel que soit le lieu et l’endroit, c’étaient les seuls mots en français jamais prononcés pendant un show. Une sorte d’évidence qui donnait aux Dogs une longueur d’avance. Une classe naturelle. Too much class for the neighborough ? Il eut été permis de penser que si les chiens normands fussent nés de l’autre côté du Channel, ils seraient devenus…  Mais, Les Dogs sont nés sur les bords de Seine. Et c’est tant mieux, il sont maudits ! 

Pour le reste, merci Mr Laboubée d’avoir traversé la planète rock. Elle vous en sera éternellement reconnaissante.

Les Dogs ont tourné et vendu dans toute l’Europe (UK compris !), en Afrique du Sud, en Israël, au Japon, aux Etats-Unis… Les normands ont été produits par quelques uns des plus grands : Tony platt (AC/DC, Trust), Vic Maile (Inmates, Dr Feelgood, Eddie and the Hot Rods) Bob Andrews (Clavier de Graham Parker) ; ont enregistré en quelques heures au Rockfield Studio au Pays de Galles leur live studio « Shout» … Un simple rappel pour signifier qu’en près de 30 ans et 11 albums, Les Dogs ont obtenu la reconnaissance de leurs pairs et le respect de leurs fans. Un parcours sans faute que peu de musiciens sont nombreux à vivre. Et comme l’écrivait le front man des Dogs au dessus de chacun de ses autographes : « Live fast, die young ». Promesse – malheureusement – tenue.

En 1973, avec les premières reprises des Flamin’ Groovies et des Kinks, le combat s’annonce difficile au pays d’Ange et de Mona Lisa. Ajoutez à cela des concerts tumultueux, un chant en anglais… Mais le buzz prend et les premiers papiers de Philippe Manœuvre dans Rock’n’Folk font le reste après leur concert au Golf Drouot en 1974. Pourtant, le groupe se cherche encore. Un nouveau chanteur ? Jean-Robert Jouvenet (futur Extraballe) est auditionné. Un premier disque ? Les Dogs sont divisés. C’est le split en 1976. 

Dominique Laboubée et Michel Gross invitent leur copain de lycée à les rejoindre. Hugues Urvoy de Portzamparc n’a que quelques semaines de pratique de la basse. Mais il apprend vite. Le trio repart sur la route. En 1977, ils sont quatre avec Jean-Yves Garin rencontré par l’intermédiaire de Mélodie Massacre, le célèbre magasin de disque rouennais. Les premières compositions de Dominique Laboubée sont interprétées. Deux 45t sont enregistrés en 1978 chez Mélodies Massacre. La même année, le groupe apparaît sur une compilation anglaise et une autre française chez Skydog. A la fin de l’année, redevenu power trio (Jean-Yves Garin quitte le groupe faute de disponibilité) , Phonogram les signe. Ils y resteront le temps de deux albums bruts et sales, d’un 45t (« Trouble fête / Cette ville est un enfer») et de nombreux concerts dans toute l’Europe. En 1981, Epic/CBS prend la main… Et le groupe intègre un fan de la première heure : Antoine Massy Perier. C’est cette formation qui sortira les excellents et incontournables « Too much class for the neighborough » (1982) et « Legendary lover» (1983). Deux albums enregistrés à Londres. Le premier par Tony Platt, le deuxième par Vic Mail. Distribués en Europe, reconnus en France, les 4 rockeurs sillonnent le monde et jouent devant un public de plus en plu nombreux. Sur les conseils de Marc Zermati, leur manager de 1984 à 1987, ils enregistrent « Shoot», ce faux album live capté en une seule prise au mythique studio Rockfield au Pays de Galles. Derrière la console, rien de moins que Dave Charles batteur de Dave Edmunds. Un résultat magnifique pour le budget d’un 45t !
Retour à Londres pour « More more more». Plus rond, plus consensuel, l’album intrigue. Il est produit par Bob Andrew, le clavier de Graham Parker et Colin Fairley, ingénieur du son d’Elvis Costello. La même année, en 1986, le groupe participe à l’enregistrement du premier disque de Gilles Tandy (ex Olivensteins) « La colère monte». Très Dogs première époque !
Changement de personnel en 1987 : Hugues Urvoy de Portzamparc s’en va, Christian Rosset le remplace à la basse et un clavier arrive en la personne de Gene Clarsville. Un an et une compilation plus tard, « A million ways of killing times» est enregistré à Paris par Jean Labbé de Mix-it, Charles Hurbier et Eric Debris (ex Métal Urbain). Il sort chez New Rose. Fini les majors et les studios londoniens !
En 1989, le batteur de toujours, Michel Gross, quitte le groupe. L’ex Tupelo Soul, Bruno Lefaivre les rejoint. C’est cette formation qui aide Antoine Massy-Perier à sortir son premier album sous le nom de Tony Truant & The Million Bolivar quartet. « Your room is ready sir ! ».Ils participent également à l’enregistrement du disque de Louise Féron produit par John Cale (ex Velvet Underground).
Antoine Massy-Perrier se consacre définitivement à son projet en 1992. Les Dogs se retrouvent à nouveau à trois pour enregistrer le huitième album « Three is crowd ». Tribute (à Johnny Thunders notamment), compilation et concerts rythment alors le quotidien du groupe jusqu’en 1996 où un fan de toujours rejoint ses idoles : Laurent Ciron intègre Les Dogs comme second guitariste. Les deux albums suivants sont enregistrés durant la même session en 1998 au studio de l’Hacienda à Tarare (69). « Four of a kind Vol 1 » sort en 1988. Le Vol 2 est dans les bacs en 1999 avec 3 titres live en français dont la reprise du fameux « Fier de ne rien faire » co écrit avec Olivensteins. Le tout est édité par Night & Day. La trilogie « TributeLee Brilleaux cette fois), Compil’ et Concerts» se conclue par la sortie du premier album live du groupe en 2001. Un an plus tard, lors d’une tournée américaine, Dominique Laboubée tombe sur scène. Huit jours plus tard, il meurt d’un cancer foudroyant dans un hôpital à New York. « Live fast, die young » signait-il…
Les Dogs étaient coutumiers du Tribute. Cette fois ci, en 2006, c’est la famille du rock qui rend hommage aux Dogs. Un Tribute album où les fans français et américains interprètent plus d’une trentaine de morceaux. Citons Elliott Murphy, Jérome Soligny (lire le bel hommage paru dans Rock & Folk), Les Thugs, King Size, Tony Truant, Johan Asherton, The Cinders, etc. Autre hommage, celui des auteurs de polar. Une vingtaine de plumes se sont inspirées des titres des chansons des Dogs pour nous proposer autant de nouvelles policières. (Editions Krakoen). En 2023, le premier SP et l’EP qui a suivi sont regroupés sur un 33t édité par Reminder Records. 

 

A ranger entre Little Bob Story et Olivensteins
A voir également ce reportage de F3 Normandie
A lire, l’interview de Laurent Ciron à l’occasion de la réédition de « 4 for a kind » (2023)

Avant les Dogs
Bruno Lefaivre a joué dans E-T, Les Rythmeurs, en compagnie de Gilles Tandy, puis dans Persona Non Grata,
Quant à Antoine Massy Perrier, il jouait avec Les Warriors et les  Snipers en 1979 avant d’intégrer les Dogs.
Laurent Ciron est un ex Bookmakers.


Pendant Les Dogs
: Dominique Laboubée est secrétaire de rédaction à Paris-Normandie, le quotidien local de la région rouennaise.

Que sont-ils devenus ?
Début octobre 2002 à 45 ans, Dominique Laboubée (1957 – 2002) s’effondre sur scène dans le Massachusetts. Il meurt quelques jours plus tard d’un cancer généralisé dans un hôpital new yorkais. Son décès met fin aux Dogs. Désormais à Rouen une place devant l’ancien magasin de Lionel Hermani (aujourd’hui boutique de vêtements) rue du Massacre porte son nom.

Après 11 années avec le groupe, en 1992 Antoine Massy Perier devient vaguement coursier puis se consacre à plein temps à son projet Tony Truant, avec ou sans ses 2 Solutions. Il sort 5 albums et 1 compilation. On le voit également avec le Ukulele Club de Paris. En 2005, il intègre les Wampas… Et monte son propre label : les disques Poussinet !


En 2006, Laurent Ciron et Christian Rosset se retrouvent au sein des Cinders, un groupe franco américain. Laurent Ciron apparaît également au côté de Fred Jimenez (ex A.S. Dragon et Jean-Louis Murrat) sur son album « Il est temps maintenant » commercialisé uniquement sur Internet. Laurent Ciron a été membre de The Jones sur le premier album (2015) et des Belleville Cats jusqu’en 2021. Hors musique, Laurent Ciron est cadreur et journaliste pour France TV couvrant de nombreux match de foot.


Lorsqu’il quitte Les Dogs, Hugues Urvoy de Portzamparc
part en Suède où il devient aide-soignant. Cinq ans après, de retour en France, il travaille pour diverses major et s’occupe de leurs back catalogue. Il est sûrement resté le premier fan du groupe et affirme encore en 2010 à Laurent Jaoui dans son livre « Rock Français (1977-83) » : « J’ai vu énormément de concerts dans ma vie, mais ceux des Dogs faisaient partie des meilleurs que j’aie pu voir« .

Bruno Lefaivre
joue dans Tupelo Soul jusqu’en 1999… Et depuis 2007 !Il a aussi joué avec Louise Ferron, Gene Clarksville puis avec Kinkeliba et Skrewball.


François Camuzeaux monte le projet ZOX avec un album « City of silence » en 1970. On y retrouve Paul Peschenaert à la guitare. Ensemble ils jouent avec Larry Martins Factory et tournent aussi avec de nombreux bluesmen américains quand ceux-ci venaient en France. Cöté groupe, on croise Paul Peschenaert dans Kleist, Les Intouchables, The Froggies et The Outlines. Il se raconte dans le livre « Une grosse boule électrique » (Camion Blanc). Il sort 7 albums sous son nom (orthographié Paul Péchenart) dont le dernier « Mon coin de ciel » en 2023. 


Philippe Loison
fut le troisième bassiste des Dogs entre Hugues Urvoy de Portzamparc et Christian Rosset. Il jouait en parallèle comme guitariste et chanteur dans son groupe The Outlines.


Michel Gross
aka Mimi (1957 – 2018) décède à l’hôpital quelques mois après un AVC. La légende veut que lorsque Larry Martin voulut produire les Dogs, il posa comme condition le remplacement de Mimi dont il jugeait le style bien trop rudimentaire. Catégorique, Laboubée répondit que sans lui, il n’y aurait tout simplement plus de groupe. Depuis son départ du groupe en 1987, il avait repris son métier de dessinateur industriel.


Fiche technique des Dogs
Ou : Mont Saint-Aignan (banlieue de Rouen)
Quand : entre 1973 et 2002
Site d’un fan club
Genre : Rock
Line up
1973
: Dominique Laboubée (Chant, Guit) – Paul Peschenaert (Guit) – François Camuzeaux aka Zox (Basse) – Michel Gross (Batterie).
1976 : Dominique Laboubée (Chant, Guit) – Michel Gross (Batterie) – Hugues Urvoy de Portzamparc (Basse)
1977 : Dominique Laboubée (Chant, Guit) – Michel Gross (Batterie) – Hugues Urvoy de Portzamparc (Basse) – Jean-Yves Garin (Guit)
1978 : Dominique Laboubée (Chant, Guit) – Michel Gross (Batterie) – Hugues Urvoy de Portzamparc (Basse)
1981: Dominique Laboubée (Chant, Guit) – Michel Gross (Batterie) – Hugues Urvoy de Portzamparc (Basse) – Antoine Massy Perier (Guit)
1987 :  Dominique Laboubée (Chant, Guit) – Michel Gross (Batterie) – Antoine Massy Perier (Guit) – Philippe Loison (Basse) – James Clarkville (Claviers)
1987 : Dominique Laboubée (Chant, Guit) – Michel Gross (Batterie) – Antoine Massy Perier (Guit) – Christian Rosset (Basse) – James Clarkville (Claviers)
1989 : Dominique Laboubée (Chant, Guit) – Antoine Massy Perier (Guit) – Christian Rosset (Basse) – Bruno Lefaivre (batterie)
1992 : Dominique Laboubée (Chant, Guit) – Christian Rosset (Basse) – Bruno Lefaivre (batterie)
1996: Dominique Laboubée (Chant, Guit) – Christian Rosset (Basse) – Bruno Lefaivre (batterie) – Laurent Ciron (Guit)
Albums
1978 : SP “Charlie was a good boy / No way / Nineteen” (Mélodie Massacre) 3500 ex.
1978 : EP 5 titres (Mélodie Massacre)
1979 : “Different” (Philips)
1980 : “Walking shadows” (Philips)
1982 : “Too much class for the neighbourhood” (Epic)
1983 : “Legendary lovers” (Epic)
1984 : SP “Secrets / Mon Coeur bat encore / Down at Lulu’s ». Ce dernier titre avec les Calamités (Epic)
1985 : “Shout” (Epic)
1986 : “More more more” (Epic)
1987 : Compilation “Shakin’ with the Dogs” (Epic)
1988 : “A million ways of killing time” (New Rose)
1993 : “Three is crowd” (Skydog)
1994 : Singles : “The end of the gang / I wanna be loved” (Skydog)
1998 : “Four of a kind Vol 1”(Night & Day) – Réédité en vinyle (500 ex) en avril 2023 pour le Disquaire Day.
1999 : “A different kind – Four of a kind Vol 2” (Night & Day)
2001 : Live “Short, fast & fighty” (M10)
2006 : Tribute “Stories of the Dogs – Songs for Dominique” (PIAS)
2017 : Live EP  « Rehearsals 1974 » (Caméléon) – Edité aussi sous une autre couverture par Mémoire Neuve.
2023 : Compilation : « The Melodies Massacre years » (Reminder Records)
Et s’il n’en reste qu’un
1982 : « Too much class for the neighbourhood »

 

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