Bahamas « Le voyageur immobile »

La réédition de l’unique album de Bahamas est la bonne nouvelle de cette fin 2023. Les amateurs de prog pop des années 70 seront comblés. Les autres aussi.

Bahamas n’était autre que le backing band de Christophe au milieu des années 70. Derrière « Les paradis perdus », « Les mots bleus » et « Samouraï » se sont eux. Qui ça eux ? Un quatuor de musiciens de studios qui rassemblait la crème de l’époque : Patrice Tison à la guitare, Didier Batard à la basse, Dominique Perrier (décédé le 4 octobre dernier) aux claviers, Roger Rizzitelli à la batterie, ces deux derniers formant aussi le duo électronique Space Art. Accompagner une star de la chanson était presque monnaie courant pour ces musiciens. On pense à Dynastie Crisis qui joua derrière Michel Polnareff en 1972 et 1973, notamment sur sa tournée japonaise.

Contrairement à Dynastie Crisis, Bahamas n’était pas constitué en groupe avant leur unique album de 1976. Même s’ils jouent en première partie de leur patron durant sa tournée d’été. Et c’est pour aller plus loin qu’à l’automne de cette même année, ils entrent en studio pour leur compte. Il en sort un somptueux album de pop rock progressive comme cette époque savait en produire en France. Jetez un œil sur les rééditions de Replica et vous serez surpris ! L’Angleterre n’avait qu’à bien se tenir !  Malheureusement, « Le voyageur immobile » est un album météorite qui ne connaître pas de suite (ni même un énorme succès) et qui est enfin réédité en vinyle en 2023. En revanche, les musiciens de Bahamas poursuivront des carrières exceptionnelles aux côtés de Bernard Lavilliers, Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel, Alain Bashung, Jean-Michel Jarre, etc. Aujourd’hui, seul le bassiste Didier Batard est en vie.
A noter que la version numérique de l’album comporte 7 versions inédites des mêmes titres mais interprétés en anglais.

Hervé Devallan
Bahamas « Le voyageur immobile » (BMG / Dreyfus / Disques Motors) – 4/5