Actu
Didier Chappedelaine & ses Maudits Français
Avec cet album de reprises country québécoises, Didier Chappedelaine est bien plus punk qu’il n’y parait. Explications.
Et si c’était ça, être punk en 2017 : sortir un disque de country québécoise ? Et il fallait bien un breton immigré à Paris pour imaginer l’affaire. En l’occurrence un certain Didier Wampas qui pour l’occasion, sort cet album de reprises sous son nom. Et comme l’insoumission est chevillée au corps, l’opus est introduit par un discours du Général De Gaulle : « C’est une immense émotion qui rempli mon cœur en voyant devant moi la ville de Montréal française. Vive le Québec ! Vive le Québec Libre ! ». Avec l’ovation des milliers de québécois qui s’en suit. A l’heure où les catalans essayent d’éviter la prison en réclamant démocratiquement leur indépendance, il faut bien s’abriter derrière ce héros de l’histoire pour faire passer le message. Reste les 13 morceaux qui revisitent le répertoire country du Québec. A deux exceptions près : « La complainte du phoque en Alaska » dont l’original est signé Beau Dommage (1973) et « En prison maintenant » qui est à l’origine un blues américain des années 20. Bref, 100% country, mais pas forcément 100% québécois, l’opus n’en demeure pas moins une vraie bouffée de liberté retrouvée dans un monde dominé par le l’obéissance civique et la gestion de carrière. Didier Chappedelaine prouve qu’il est à l’opposé de ça, allant même jusqu’à trouver un titre comme « Rue Chapedelaine » (avec un seul « p ») pour illustrer cet ego démesuré ! Haha ! Punk un jour, punk toujours.
Hervé Devallan
Didier Chappedelaine & ses Maudits Français (Verycords) – 4/5