KinG « One »

Si sa voix emporte tout sur son passage, le KinG n’encre pas pour autant son blues dans la nostalgie. En l’invitant du côté du rock, il l’électrise jusqu’à l’assombrir de bonheur.

Y’a des artistes qui dépoussièrent. C’est le cas de KinG et de son EP « One ». Dans une veine blues, la musique d’Alexandre Maillard virevolte de milles sonorités modernes qui donnent à ces mélopées d’esclaves une vie nouvelle et accessible à notre pauvre cervelet conditionné aux impulsions mercantiles. Avec sa voix suave, ses rythmes chargés de soleil trouvent un accord idéal au cœur de nos villes embrumées. Afin d’exprimer cet oxymore, le monsieur peut compter sur son expérience, lui qui a partagé la scène et le studio avec Charlie Winston, Marielle Labèque ou encore Phoebe Killdeer. Depuis 2011, son projet KinG exprime la vision de ce chanteur et multi instrumentiste qui sait aussi s’entourer puisque Oh ! Tiger Montains et Thousand cosignent les textes en anglais. Et de blues en aiguille, sa musique dépasse les codes du binaire pour transcender le genre dans de sombres incantations rock au crépuscule lunaire. Ce voile opaque créé la vraie différence. On pense à Black Strobe dans sa démarche électro. Chacun creuse son sillon avec le soin des orfèvres qui n’oublient pas la petite étincelle rock qui créé l’originalité de leurs propos.

Hervé Devallan
KinG « One » – (Sounds like Yeah !) – 3/5