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Live Report, Frenchy but Chic, Petit Bain (Paris), le 1er novembre
C’était la première édition du festival Frenchy but Chic organisé par le journaliste Jean-Eric Perrin. Une sorte de revival de la New Wave française et de tous ces groupes qu’il a soutenu en son temps dans les colonnes de Rock’n’Folk. Pour autant, l’actualité musicale est toujours de mise pour la plus part de ces grognards des années 80.
Pour ouvrir les débats, le projet GYP où l’on retrouve d’anciens Modern Guy (Yann Le Ker évidement), Suicide Roméo et Edith Nylon ! Pour la petite histoire, le groupe est né en 1981 de la volonté de Pierre Goddard, chanteur/guitariste de Suicide Romeo et de Yann Le ker, guitariste de Modern Guy. Le duo est rapidement rejoint Guillaume Israël, chanteur de Modern Guy. Ce qui donne G.Y.P. acronyme de Guillaume, Yann et Pierre mais aussi en argot anglais « fraude », « escroquerie ». Tout le monde part à Rennes (dans ces années, la capitale française de la musique était… En Bretagne !) pour enregistrer un album. Le trio est accompagné de Hervé Zenouda (batterie, Stinky Toys), Jean François Coen et Philippe Ferin (basse et saxo, Modern Guy), Philippe Delacroix Herpin (saxo, Marquis de Sade), Philippe Le Mongne (basse, Taxi Girl, Lizzy Mercier Descloux) et Frédéric Goddard (batterie, Suicide Roméo). Pourtant, malgré deux autres séances d’enregistrement au studio Marcadet à Paris, rien ne sortira jamais. Sauf que 30 ans plus tard, Yann Le Ker retombe sur une cassette et réussit l’exploit de sortir le vinyle ! Si Guillaume Israël n’est plus là (il décède d’un accident en 1987), quelques anciens remontent sur scène (sans Hervé Zenouda et Frédéric Goddard) pour interpréter les morceaux de l’opus.
Après ce set d’ouverture impeccable, Lafayette monte sur scène pour jouer seul à la guitare deux morceaux d’un album à venir marqués par la tragédie du Bataclan qu’il a malheureusement vécu en direct. Il fait parti de ces hommes et femmes sortis vivants car réfugiés sur le toit de la salle de concert…
Vient alors le tour de Republik de l’ex Marquis de Sade Frank Darcel. Outre les morceaux du premier album revisité dans une forme olympique et très électro (« Ich bin schmutzig » par exemple), le groupe dévoile deux titres du prochain album qui promettent un opus de grande qualité. Un show d’une bonne heure sans temps morts qui prend le temps de se chauffer sur les 3 premiers titres puis décolle vraiment nous entraînant dans de tourbillonnantes ambiances électriques avec Frank Darcel au centre, l’incroyable guitariste Stéphane Kerihuel sur sa gauche et la belle Eva Montfort à la basse sur sa droite.
Nouvel intermède avec Djemila Khelfa icône, DJ de la Main Bleue, qui sur un morceau en play back (une version de “L’Homme A La Moto” accompagnée des DJ Patrick Vidal et Emmanuel Caurel) fait revivre le Palace sur cette péniche amarré au pied de la bibliothèque François Mitterrand. Étrange. Ensuite Kas Product assure le show et rappelle que la chanteuse et guitariste Mona Soyoc et le claviériste Spatsz furent entre 1982 et 1986 le groupe de cold Wave à voir absolument. Ce qui reste vrai en 2016 lorsqu’ils acceptent ici où là de remonter sur scène.