Encyclopédie du Rock
Taxi Girl
Groupe référent de la New Wave française, Taxi Girl truste les meilleures ventes en 1979/1980 avec ses deux premiers albums. Souvenez vous de « Cherchez le garçon » !
C’est au café « Chez Grand-Mère » en face du lycée Balzac à Paris, que la rencontre a lieu au début des années punk. L’anar juif un peu perdu (Daniel Rozoum) et le punk catho rebel (Laurent Biehler) du Lycée Balzac parlent musique avec Mirwais Ahmadzaï et Pierre Wolfsohn du Lycée Montaigne. Ces deux derniers ont un groupe avec le bassiste Stéphane Erard. Fans de Guilty Razors et d’Asphalt Jungle, l’entente est immédiate et les premières répétitions ont lieu près du métro Pyramides dans un local appartenant au père de David Guetta où il n’est pas rare de croiser Téléphone. Il leut faut un nom. C’est Laurent « Sinclair » Biehler qui, fan de James Bond, retient l’expression Taxi Girl dans un épisode se déroulant en Jamaïque. Pour les manager, c’est Alexis Quinlin qui s’y colle, lui s’occupait déjà des Guilty Razors. Il essaye même de pousser Tristan, le chanteur des Guilty, en lieu et place de Daniel « Darc » Rozoum. Mais le groupe reste solidaire.
Le premier disque arrive assez vite. Il faut dire qu’avec Jacques Wolfhson (le père de Pierre), le groupe a ses entrées. N’a-t-il pas lancé Jacques Dutronc et Françoise Hardy ? En revanche, il n’est pas pour grand-chose dans la qualité du titre « Cherchez le garçon » (300 000 ex pour le single enregistré par Andy Scott) qui en 1980 prend tout le monde par surprise et installe ces cinq parisiens comme véritable chef de fil de la New Wave française. Les fameux « jeunes gens modernes » chers à Agnes B. Modernes et… fidèles à l’imagerie rock’n’roll, même dans ces aspects les plus destroy et extrêmes : en novembre 1979, en première partie des Talking Head au Palace, Daniel Darc se taille les veines sur scène et descend dans la fosse arroser les premiers rangs ; en 1981 Pierre Wolfhson décède d’une overdose … Un an avant, Stéphane Erard avait préféré quitter le navire. Il ne sera pas remplacé si ce n’est plus tard en 1983, sur scène, par Philippe Le Mongne.
En 1981 sort sur le label Mankin (distribué par Virgin et alors dirigé par Patrick Zelnik), le très sombre et fascinant « Seppuku » (Hara-Kiri). Album le plus abouti du groupe, produit par Jean-Jacques Burnel des Stranglers où l’on peut entendre la guitare de Fred Chichin des Rita Mitsouko sur le titre « Avenue du crime » et Jet Black des Stranglers à la batterie pour remplacer Pierre Wolfhson décédé quelques mois plus tôt. En parallèle, « Cherchez le garçon » sort en Grande Bretagne. Le groupe entame une tournée outre manche en première partie des Stranglers. Vingt dates qui permettent au Melody Maker de les remarquer et de comparer Daniel Darc à Ian Curtis de Joe Division. La France accueille à son tour le groupe, mais cette fois c’est Indochine qui assure leur première partie.
En 1983, Laurent Biehler est remercié selon Daniel Darc dans le livre d’entretiens avec Bertrand Dicale « Tout est permis mais tout n’est pas utile » (Fayard). La formation se réduit au duo Daniel Darc / Mirwais. Alexis Quinlin est à son tour invité à prendre la porte. Taxi Girl n’a plus de manager. Promo et concerts se raréfient. Le mini LP « Quelqu’un comme toi » témoigne de cette époque qui va s’étirer dans une quasi indifférence populaire jusqu’en août 1986. A noter que le dernier titre sorti par Taxi Girl « Aussi belle qu’une balle » est co produit par Philippe Le Mongne et remixé par Alexis Quinin… Depuis, l’aura de Taxi Girl ne cesse de grandir. Tant par la qualité des chansons que par le parcours solo de Daniel Darc, aussi sombre et torturé qu’à pu être lumineuse la carrière de son collègue Mirwais, entre autre producteur et compositeurs de plusieurs titres pour Madonna.
A ranger entre: Asphalt Jungle et Indochine
A écouter sur Myspace
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