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Maudits « Maudits »
Le rock progressif a trouvé son parangon. Fin, puissant et captivant, le trio instrumental dénote et envoûte.
Belle réussite que ce premier album éponyme de Maudits. Et dans une catégorie compliquée et parfois désuète : le rock progressif. Les années 70 ont été le berceau de ce genre musical, allant de Ange à Atoll pour ne parler que français ; Genesis, Yes et autres King Crimson pour évoquer l’autre côté de la Manche. Si le néo prog a redonné un peu de lumière à ces exercices de style qui dépassent souvent les 10 minutes, il faut en convenir : le rock progressif reste confidentiel. Dans un effort encore plus pointu – instrumental – Maudits dépoussière ces lieux communs et balaye les a priori. Certes, le premier titre dépasse les 11 minutes, mais force et de constater qu’on en redemande : c’est construit et bougrement bien produit. C’est à la fois puissant et finement ciselé. Un travail d’orfèvre. On plonge avec délice dans les pleins et les déliés comme dans une montagne russe. L’émotion est au rendez-vous et on ne peut s’empêcher de reprendre un ticket pour le tour suivant. On découvre alors que la prog peut se faire violence et toucher au Métal sans hurler sa différence. Et comme toujours quand c’est bien faîte, on pense à Porcupine Tree. Et ici, on ajouterait les suisses de Monkey 3. Bien que né en 2019, Maudits est mieux qu’un élève appliqué avec trois anciens The Last Embrace dans ses rangs.
Hervé Devallan
Maudits « Maudits » (Klonosphere) – 4/5