La Maison Tellier « Avalanche »

Les normands signent un cinquième album où la beauté des textes trouve un écrin à leur dimension.

Au fil des albums, La Maison Tellier invente une folk contemporaine. On ne va pas dire française, tant les frontières perdent de leur sens, qu’elles soient virtuelles, porteuses de gènes fascistes ou tout simplement à réinventer. Non, la musique de ce noble établissement normand  cher à Maupassant  file le parfait amour avec la pop et la chanson. Un peu comme Blankass aime à le faire dans le Berry en usant de guitares un peu plus mordantes. Le quintet Rouennais  préfère se charger en atmosphère aérienne pour voguer vers des contrées aux mélopées envoûtantes et parfois surannées. On y respire le sel de la vie avec des titres comme « Amazone » et son refrain hypnotique ou encore « Haut, bas, fragile » aux mots fragiles : « pour savoir qu’on finit toujours  seul / Pas besoin d’études »). La fragrance de l’oubli qui ne veut pas disparaître donne une certaine couleur pastel à l’ensemble du disque. Un vermillon qui marque le temps qui passe et donne à l’album une étrange sensation de palimpseste où chaque histoire recommence, inexorable. Les mots, la voix et les cuivrent pour fil conducteur.

La Maison Tellier « Avalanche » – (At(h)ome) – 3 / 5