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Les Innocents « Mandarine »
C’est l’histoire de Jipé et Jancri, deux garçons qui aimaient la pop et les guitares sèches…
Le premier chantait dans les clubs, à la tête d’un petit groupe intitulé les Innocents, le second gratouillait seul dans sa chambre. Et puis, un jour de 1988, tous deux décidèrent d’unir leurs talents, histoire d’avoir les mains pleines de chansons. Le résultat fut une série de tubes coupables d’harmonies sophistiquées et de vocaux acrobatiques, des hits pimpants intitulés « Un homme extraordinaire » ou « L’autre Finistère« , « Un monde parfait » ou « Fous à lier« . Condamnés au succès, les Innocents finirent pourtant par plaider lassitude et envie d’ailleurs.
Alors Jipé et Jancri se séparèrent, histoire de vivre d’autres aventures musicales. Des solos pour l’un, des compos pour l’autre. Mais comme tout est censé finir bien dans tout conte qui se respecte, nos deux acolytes électro-acoustiques décidèrent de croiser à nouveau les cordes de leurs guitares et d’en faire des gorges chaudes.
Quinze ans après, revoilà donc les Innocents. Jean-Philippe Nataf et Jean-Christophe Urbain, les Jipé et Jancri de notre histoire, ont réalisé un album en tandem, c’est-à-dire à quatre mains et deux voix. Ça s’appelle « Mandarine » et, comme le fruit en question, c’est à la fois acide et sucré, subtil et juteux. On y retrouve les saveurs d’antan, mélodies agiles et textes aux sonorités énigmatiques, rehaussées de l’alliage parfait des voix de nos Zinnos reconstitués en duo, façon Simon and Garfunkel ou Everly Brothers, comme on préfèrera. Grâce à des titres comme « Les philharmonies martiennes« , « Love qui peut« , « Harry Nilsson » ou « Sherpa« , on leur décernera les félicitations du jury pour reconstitution réussie de ligue dissoute. Jipé et Jancri sont toujours nos amis.
Philippe Barbot
Les Innocents « Mandarine », Sony Music – 4/5