Richard Pinhas « East West »

Replonger dans la musique planante et progressive des années 70 peut faire peur. Mais cet album de Richard Pinhas sorti en 1980 s’avère lumineux, avant-gardiste et loin d’être daté.

« East West » est le quatrième album solo de Richard Pinhas, et le premier après la disparition du groupe Heldon. Sorti en 1980, il a les honneurs d’une Major puisque le guitariste signe chez CBS. Se sera la seule et unique fois, qu’un de ses disques sortira sur un gros label. « Signé chez CBS m’a donné les moyens d’une meilleure production. A ce moment-là, je ne voyais que les avantages d’une Major par rapport à n’importe quel label indépendant » explique le chantre de la musique progressive et industrielle en France. Aujourd’hui, l’opus est réédité en vinyle par la maison de disque allemande Bureau B. Si les inconditionnels du guitariste ne prient que par le premier morceau de la Face A (« Heldon 69 »), délaissant le reste d’un revers de médiator, de notre côté, toute la Face B reste un énorme moment de plaisir. Le critère de cette appréciation purement subjective ? Le disque ne quitte pas la platine depuis 8 jours. Pour le reste, on est également heureux d’entendre les anciens Heldon que sont Didier Batard, François Auger et Patrick Gauthier ; de redécouvrir « Sense of doubt », une reprise de David Bowie sur son album Heroes (1977) et d’écouter la voix de l’auteur de science fiction américain Norman Spirad lisant un extrait de sa nouvelle « The iron dream » (1972). Bref, autant de raisons de redécouvrir cet album de synthétiseurs purement 70’s et de classer cet album entre Brian Eno et Tangerine Dream.

Hervé Devallan
Richard Pinhas « East West » (Bureau B) – 4/5

https://www.youtube.com/watch?v=rKoWR6yJAbk