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Ropoporose « Elephant love »
Les duos sont à la mode. Plus simple et moins cher. Mais là, c’est surtout plus talentueux et incroyablement frais. La scène vendômoise est née !
Une sœur et un frère. Ropoporose est aussi simple et complexe que cette alchimie familiale. Pauline et Romain n’ont pas encore 20 ans, mais semblent déjà maîtriser l’art de la différence. C’est-à-dire posséder l’expérience nécessaire des vieux briscards qui se sont déjà plantés plusieurs fois avant de trouver le chemin. On apprend de ses échecs, dit-on. Et bien pas sûr. Car des échecs, ils n’ont pas dû en connaître beaucoup les deux Ropoporose. Et pourtant, ils multiplient les occasions de tendre la joue gauche en s’occupant absolument de tout sur cet album : guitare, claviers, voix, écriture et arrangements. Le résultat ? Rayonnant comme une naïade printanière. Et même un peu plus subtil que cela. On peut s’y perdre dans leurs chansons pop qui aiment à emprunter des chemins de traverse pour arriver à bon port. Quelques piqûres de musique froide (Cold Wave) jouent les intraveineuses entre deux atmosphères scandinaves. On pense aux finnois de 22 Pistepirkko par exemple. Mais rien n’y fait, ils sont bien de Vendôme dans le Loir et Cher. Cette région appelée Centre où tout est à 50 kms et Paris à portée d’autoroute. Alors si l’on veut absolument trouver une scène locale qui se rapproche de leur rigodon à eux, se serait sûrement Tours et un autre duo comme les énergumènes de Pneu. Le titre éponyme « Elephant love » s’y emploie avec persuasion. Et l’ensemble de l’opus nous convainc que nous assistons au début d’une belle histoire.
Hervé Devallan
Ropoporose « Elephant love » (Yotanka) – 3/5