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« Trente ans de cavale, ma vie de punk » de Gilles Bertin

« Trente ans de cavale », c’est tout sauf un roman. C’est l’histoire unique et vraie du chanteur de Camera Silens, groupe punk bordelais au début des années 80 qui démarre par une ligne de basse et finit par une ligne de cocaïne. Une ligne de trop qui le pousse à financer sa consommation et tomber dans le grand banditisme. Quelques potes poursuivent la musique et lui trouve dans le milieu des autonomistes basques (eux aussi en quête d’argent), des compagnons d’infortune pour un dernier coup qui doit les sortir de là.

C’est cette aventure rocambolesque que nous raconte Gilles Bertin en 2018, qui, après l’attaque de la Brink’s en 1988 à Toulouse, le pousse à s’exiler (avec ses millions) en Espagne puis au Portugal pendant 28 ans. Une cavale où il abandonne tout (femme, enfant, parents, amis…) et qui l’amène à vivre la peur au ventre, sans papier et sans vraie liberté.

D’une sincérité à fleur de peau, son témoignage démarre par ce retour – clandestin – en France pour se rendre aux autorités. Nous sommes en 2016 et il est enfin soulagé. Et il se souvient. On découvre alors l’envers du décor, une vie à s’inquiéter du moindre képi, à retrouver l’amour, à monter une boutique de disques à Lisbonne, à ramper d’hôpitaux en hôpitaux pour cause de Sida, pour finir par ne plus pouvoir se soigner faute de papiers en règle. En 28 ans, sa mère, sa première compagne sont mortes. Reste un fils âgé de près de 30 ans qu’il n’a jamais vu et un autre laissé à Barcelone qui a tout juste 5 ans. Et à qui il veut un jour pouvoir partager sa vérité.

Au final, un livre émouvant qui connaît un gros passage à vide au moment de la description de l’attaque à main armée. On ne comprend pas s’il s’agit des minutes de la police, de témoignages, de ses propres souvenirs… Une rupture avec l’espace-temps qui reste étrange. Dommage, car le reste de l’ouvrage se lit d’une seule traite. Et les références à la musique sont évidemment légions et de bons goûts. Le braqueur est aujourd’hui en âge d’être grand père. Même les punks vieillissent bien.

Hervé Devallan
« Trente ans de cavale, ma vie de punk » de Gilles Bertin aux éditions Robert Laffont, 262 pages, 20€

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