Ze Gran Zeft « Gorilla Death Club »

On les sent bouillonner. Le premier album de Ze Gran Zeft les envoie au-delà de l’ébullition, là où peu reviennent. La fusion ? 

Après 10 ans d’existence, rien de plus normal que de sortir un disque. En revanche, quand il s’agit du premier, on s’interroge. Pas longtemps après l’écoute de la galette. Dans un style fusion à grosse guitare, les toulonnais de Ze Gran Zeft ont peut-être pris leur temps, mais ils ont trouvé un son qui en valait la chandelle. Tout droit issu des studios californiens, leur rock pousse les potards dans le rouge et dégage l’horizon. On prend une grande bouffée d’électro métal hip hop. Pas étonnant que le combo cartonne en Allemagne depuis des années. Die Qualitât. On pense alors à Shaka Ponk parti faire ses classes du côté de Berlin avant de connaître le succès à Paris. La filiation n’est pas innocente, même si leur grand pont vers les USA leur donne une autre envergure, plus hardcore (par moment) et surtout moins systématique dans l’approche digitale. Il faut plonger avec eux dans certains bas-fonds de Detroit pour goûter aux plaisirs de leurs riffs. Un grand pas vers une certaine originalité trempé à l’encre de l’ostentation et du risque. Vous adorez l’audace ? Foncez.

Hervé Devallan
Ze Gran Zeft « Gorilla Death Club » (Cargo Records) – 3/5