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Guillaume Teyssier « Paris Vortex »
Il ne faut pas s’arrêter à la pochette ! La pop rétro moderne du parisien est un vrai petit bijou à l’étrange écrin.
La première impression est plutôt fâcheuse : une pochette d’album comme les plus mauvais souvenirs de variété française des années 70. On pense à Sheila & Ringo… Voire Ringo « en solo » ! On a même l’adresse du fan club… Et puis cette autre promesse sulfureuse : la reprise des « Princes des villes » de Michel Berger. Certes, le monsieur est en passe de réhabilitation par les médaillés de la République, mais quand même… Et bien au placard les préjugés ! Comme si ce jardin d’éden de la pop voulait garder son lopin de terre pour lui tout seul. A l’heure de l’agriculture urbaine et partagée, quelle audace ! En revanche, en creusant un peu, on note que le parcours du monsieur ne correspond pas à l’image donnée : n’a-t-il pas signé le titre « Budapest » pour Poni Hoax ? Son label est loin d’être une Major lisseuse de talent (le très électro Tigersushi) et My Sister Klaus est bel et bien son projet DJ solo. On est loin du mauvais goût quoi qu’il en soit. Avec « Paris Vortex », Guillaume Teyssier confirme que sa pop électro chantée en français se joue des codes variétés pour la tangenter, prendre de la vitesse et s’éloigner irrésistiblement de son orbite. On est ici au cœur d’un univers parfois psychédélique (Alain Kan ?) et souvent original jusque dans la reprise de Michel Berger qui hésite entre le remixe et la réappropriation. Oui, il a bel et bien un pied dans le futur ce Guillaume Teyssier ! « Mystic River » en est la preuve.
Hervé Devallan
Guillaume Teyssier « Paris Vortex » – (Tigersushi) – 4/5