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L’Homme Parle « Obsolescence programmée »
En mariant actes et paroles, riff & roll, L’Homme Parle et la musique ne trépasse plus, comme si le rock avait de nouveau quelque chose à dire..
L’Homme Parle, c’est le grand retour du rock engagé. Luke, s’y était essayé il y a quelques mois, L’Homme Parle transforme l’essai en y insufflant un zest d’arrogance et une bonne dose de provocations. Car au-delà des poncifs contre la guerre et la crise (oui, on est d’accord, la guerre c’est mal ….), le groupe lâche quelques bonnes sentences sur fond de guitares débridées et de mélopées à fleur de flow. Certes tout cela sent bon l’école Noir Désir, mais laisse aussi place à d’autres influences numériques comme Démago (mais que sont-ils devenus ?), voire Zebda quand l’approche sociale met l’accent sur ce qui nous préoccupe au quotidien : l’hypocrisie d’un système oligarchique qui ne pense qu’à conserver ses privilèges au nom de notre bonheur. Comme disait Coluche, plutôt que nous la garder, il ferait bien de nous la foutre la Paix. Au service de cette cause, 7 gars et une fille qui expliquent : « Vous ne nous verrez pas copuler chez les Enfoirés pour s’acheter une bonne conscience, mais plutôt sur scène au milieu des fumigènes pour les salariés d’Air France ». Ah bien y regarder, ils sont peut-être – aussi – les fils cachés de Léo Ferré. Une belle filiation qui permet aux nîmois de chanter droit dans leurs bottes et de notre côté, d’alimenter notre réflexion entre deux communiqués de presse pour journaux de télévisés lénifiants en mal de subventions.
Hervé Devallan
L’Homme Parle « Obsolescence programmée » – (Activist Music) – 3/5