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October US tour day 5 – Boston girl talk : « Elle ne supporte pas le silence »

Direction le nord à travers les villes satellites du Connecticut ; la plupart sont des étendues urbaines où les maisons et les bâtiments industriels co-habitent, avant de laisser place aux transformateurs électriques et aux casses automobiles. Stamford, Bridgeport et New Haven filent rapidement, entrecoupés de coins plus arborés, glorieusement parés de tons rouges, dorés et verts, les tons de l’automne que les Américains aiment appeler fall. Je suis à mi-chemin pour Boston dans un train Amtrack argenté et j’ai passé les deux dernières heures à parler avec des voyageurs à ma table. L’une d’entre eux, une experte d’assurances pour casinos, parle d’affaires de millions de dollars et se souvient d’un voyage autour du monde quand elle était étudiante, bien avant les enfants et les responsabilités. Elle ne supporte pas le silence, elle lit à voix haute ses messages et commente tout, des graffitis sur les ponts à la forme obscène d’une tour devant laquelle on passe. Elle est descendue à l’arrêt précédent et, même si j’ai apprécié les dix premières minutes de silence, maintenant, elle me manque un peu.

Nous passons devant le chantier des sous-marins nucléaires de General Dynamics à New London, puis on fait un court arrêt à Mystic, au nom énigmatique, connue pour sa fabrique de cordages. Je connais toutes ces informations – le chantier de sous-marin, la fabrique de cordages – parce qu’on m’en a parlé. Alors qu’on a quitté New York et que les campagnes s’épanouissent, les gens s’ouvrent de même. Après des jours dans une ville où ils ont évité le contact avec les inconnus, ils parlent, redeviennent humains.

He’s a schmuck!

… et les Bostoniens ADORENT parler. Je prends un petit déjeuner dans un diner sur South Street et le ton est bruyant et rauque. Si j’ouvrais l’app multi-mètre de mon téléphone (tout musicien qui se respecte devrait en avoir une), cela montrerait une étendue de fréquence sensiblement différente de celle à laquelle les oreilles sont soumises dans un bistro parisien, un pub londonien ou un bar à sushi à Tokyo.

Comme pour illustrer le propos, la fille assise à côté de moi au comptoir dit la chose suivante à propos de son ex :

« Ma mère ne l’aimait pas parce qu’il chuchotait. Elle disait : “He’s a schmuck! (C’est un pauvre con!) Si tu veux dire quelque chose, CRIE-LE ET OUVRE LES FENÊTRES POUR QUE LES VOISINS PUISSENT ENTENDRE !! »

Hier soir, un set gigantesque de trois heures au Bebop m’a cassé la voix, je suis donc content maintenant d’être dans un endroit où j’ai juste à écouter…

Barton H.

Day 1 : Harlem to Brooklyn
Day 2 : Hicksville
Day 3 : New York backwards
Day 4 ; New York Umlaut

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