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October US tour day 11 – Follow the Morning Star : « Des photos de John Wayne »

On joue au billard américain dans l’arrière-salle du seul bar encore ouvert en ville. Les poches sont tellement grandes qu’il est difficile de les manquer. Les Américains aiment gagner et de grandes poches impliquent plus de victoires. Tim sort fumer une cigarette et, le temps qu’il me faut pour calculer l’angle improbable de mon prochain coup, il a déjà fait connaissance et s’est incrusté dans un groupe de marginaux (ils le prendraient comme un compliment, croyez-moi !), la troupe de théâtre du coin, flânant après la répétition. Le billard est indéfiniment reporté et les sujets de conversation vont de Shakespeare à Trump et inversement. Un couple est en plein débat sur la question d’avoir des enfants ou pas, et l’Amérique de Trump n’est pas le seul facteur en jeu :

« Sa famille a foiré, ma famille a foiré. Je pense pas qu’on devrait avoir des enfants. »

On quitte Coos Bay le lendemain, et on file à travers les chaînes de montagnes basses qui nous éloignent peu à peu du Pacifique. C’est une région complètement dédiée à l’exploitation forestière ; des camions chargés de pins rouges montent et descendent les vallées entre les forêts et les scieries. On s’arrête prendre de l’essence à Glendale, où une plaque m’apprends qu’elle a été fondée en 1888 et qu’elle a abrité la première communauté américaine d’immigrants juifs russes échappant à la persécution dans leur pays. La voie de chemin de fer, qui donnait à la ville sa raison d’être, la traverse toujours, comme une ligne rouillée sur une vieille carte. On prend un verre au café Morning Star, qui ressemble à une salle de liquidation des ventes en désordre. Des photos de John Wayne se bousculent avec des statues en bois grandeur nature de chefs Amérindiens, des portraits ringards de stars de sitcom des années 90, de vieux toasters à sandwichs, des 33 tours de Perry Como et une collection de livres de poche presque entièrement composée de science-fiction et de romans fantastiques.

En ville, tous les hommes ont des ceintures porte-outils et portent des marteaux. Il semble manquer quelque chose à Tim et à moi et on commence à se sentir incongrus. Il est temps de reprendre la route…

Ashland est la destination pour le concert de ce soir et elle me rappelle West Chester, où j’ai joué en juin dernier, même si c’est de l’autre côté du pays. C’est une ville universitaire bien proportionnée, connue pour son festival annuel Shakespeare ; ce sera ma dernière date dans l’Oregon avant d’atteindre la Californie.

C’est l’heure d’aller à la salle pour s’installer…

Barton H.

Day 1 : Harlem to Brooklyn
Day 2 : Hicksville
Day 3 : New York backwards
Day 4 ; New York Umlaut
Day 5 : Boston girl talk
Day 6 : West coast limbo
Day 8 : Seattle
Day 9 : Portland Politics
Day 10 : Drive Tim Drive

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