October US tour day 14 – Live in your car : « Ce sera super »

J’ai trouvé un livre intitulé « Comment vivre dans votre voiture ». Un guide récent, sérieux et pratique pour vivre intégralement le rêve sur quatre roues, en le menant à sa conclusion logique et en acceptant le fait que, garder son emploi et un prêt immobilier dans les États-Unis d’aujourd’hui est irréalisable : c’est un jeu de dupes. Vivez dans votre voiture. Ce sera super ! Vous voulez quitter votre partenaire mais vous ne pouvez pas vous le permettre ? Vivez dans votre voiture. Les loyers sont trop élevés dans votre quartier ? Vivez dans votre voiture. Vous devez trop d’argent et vous ne voulez pas que l’huissier vous trouve ? Vivez dans votre voiture. Juste, n’essayez pas dans le Mid-west où les moustiques sont apparemment si sournois qu’ils vous boufferaient tout crus.

Un coût humain qui va forcément s’avérer excessif

Je marche dans le Tenderloin District de San Francisco où la plupart des gens adoreraient avoir une voiture dans laquelle ils pourraient vivre. Le problème des sans-abris à SF est un problème bien connu, mais son ampleur n’apparait que lorsque vous le parcourez à pied. J’ai vu le nombre de personnes vivant dans les rues de Paris et de Londres augmenter ces dernières années, mais certainement pas de cette ampleur. Laisser l’instabilité financière et mentale hors de contrôle a un coût humain qui va forcément s’avérer excessif à un moment ou à un autre. C’était déjà affreux à Seattle mais, ils sont de plus en plus nombreux à aller vers le sud, incités de façon compréhensible par la seule chose gratuite en Californie : le soleil.

A Rite Spot, ils ont pris soin de moi

J’ai joué dans le Mission District hier soir. Une salle très sympa, connue sous le nom de Rite Spot. Ils ont bien pris soin de moi et j’ai joué deux sets devant un public que je pourrai diviser en deux groupes égaux. Ceux qui étaient vraiment dedans et ceux qui n’ont même pas remarqué que j’étais là. Il y avait aussi un chien, mais vu qu’il y avait plutôt pas mal de monde hier soir, je n’ai pas eu besoin de le compter dans le public, contrairement à Portland où le chien, qui est même venu me rejoindre sur scène à un moment donné, était le bienvenu pour booster les chiffres.

Je me dirige lentement vers Richmond pour le concert de ce soir. La route va me faire passer par le légendaire district de Haight Ashbury. Tim, mon complice/roadie/compagnon d’observation sur la côte ouest, est reparti à New York ce matin et je sens que la tournée approche de sa fin. La playlist, dont la longueur était presque intimidante il y a deux semaines, n’a maintenant plus que quelques chansons…

Barton H.

Day 1 : Harlem to Brooklyn
Day 2 : Hicksville
Day 3 : New York backwards
Day 4 ; New York Umlaut
Day 5 : Boston girl talk
Day 6 : West coast limbo
Day 8 : Seattle
Day 9 : Portland Politics
Day 10 : Drive Tim Drive
Day 11 : Follow the morning star
Day 13 : The sweet smell of Ashland